Les Séminoles / ragepop [86-98]

Ce disque regroupe des morceaux écrits à la fin des années 80 et dans les années 90, pour la plupart parus sur des compilations nationales ou sur l’album « Vertigo », sorti en 1992. Un choix de 20 titres, sur une quarantaine enregistrés en studio, conservés dans le jus de leur époque, et remasterisés en 2021 par Jean-Paul Trombert. Les Séminoles ont sorti une dernière fois leurs guitares du formol en novembre 2021, pour les 20 ans du Sans Réserve, la salle de musiques actuelles de Périgueux. 35 ans de bons et loyaux sévices au compteur ! Une route du rock parfois accidentée, cruelle aussi comme elle sait l’être. Nos pensées émues au passage à la mémoire de ceux, musicien (Thibaut), roadie (P’tit Tof), ou sonorisateur (Huggy) qui ne sont plus là pour partager ces souvenirs sonores, encore brûlants d’une énergie de copains.

Retrouvez les paroles des 20 morceaux ci-dessous.
Musique : Les Séminoles / Paroles : Hervé Brunaux

1/ Les Monstres

Au loin les rais de lumière
Les poumons d’eau se remplissent
Et on glisse vers les fonds verts
Des mers qui ensevelissent

Lorsque apparaissent
Lorsque apparaissent
Lorsque apparaissent
Les monstres

Minuit et les lits transpirent
On entend des voix qui murmurent
Des voix sourdes qui déchirent
Du sommeil les points de suture

Lorsque apparaissent
Lorsque apparaissent
Lorsque apparaissent
Les monstres

Aux métamorphoses des cœurs
s’effacent des parfums de femmes
se referment les ascenseurs
sur des étages en flammes

Regarde mon corps
Encore une fois
Encore plus fort
Retrouve-moi
Regarde mon corps
Encore une fois

Pour que disparaissent
Pour que disparaissent
Pour que disparaissent
Les monstres
Les monstres

2/ Ève et Adam

La sueur et les lumières folles
S’écoulent dans les yeux du chauffeur
Il accélère encore un peu
Adam lui presse un canon noir
Sur la mâchoire

De plus en plus proches les sirènes
Tourbillonnent autour du taxi
Alors Ève toute pâle
Casse une vitre
Et lâche une première rafale

Au début c’était l’aventure
Enfin le grand frisson à deux
Il a fallu que le caissier
Joue les héros
Mais il ne le fera plus jamais

Adam lui redonne un chargeur
Ève sourit dans le bruit des balles
Sous les phares des flics elle est si belle
Et lui il sait que désormais
Rien d’autre n’est vrai

Vous
Plus de pitié pour vous
Écartez-vous
(Bis)

Tout deviendra brûlant
Tout deviendra bruyant
C’est la moindre des choses à vingt ans
N’essayez pas d’entrer dans notre monde

Ève laisse partir Adam
La joue sur le volant
Dans les étoiles de verre et de sang
Jamais vous ne rejoindrez notre monde

Tout deviendra brûlant
Tout deviendra bruyant
C’est la moindre des choses à vingt ans
(Bis)

Vous
Plus de pitié pour vous
Écartez-vous
Écartez-vous
Écartez-vous
Écartez-vous
Plus de pitié pour vous
Plus de place pour nous
Plus de place pour nous

3/ Vlad

Mon Dieu mais qui êtes vous
Je vous connais
J’ai traversé des océans d’éternité
Pour vous trouver

Toujours les visions sacrilèges
Le furieux fracas des batailles
La Transylvanie sous la neige
Ce visage si clair au pied des murailles

Toujours le besoin de sang frais
Le long défilé des victimes
L’épée dans la croix enfoncée
L’horreur de cette éternité de crimes

Et tu la chercheras
Et tu l’emporteras

Enfin venue la fin du cycle
La fin des errances immortelles
Reconnaître après tant de siècles
Ce visage si clair dans une vie nouvelle

Enfin franchir les mers lointaines
Se nourrir des filles les plus pures
Dandy dans les rues londoniennes
Au fond des lits rougiront ses morsures

Et tu la chercheras
Et tu l’emporteras
(Bis)

Ne lui laissez aucun refuge
Que l’exorcisme commence

Quelques cous à percer
La meute sur ses talons
Des épieux effilés
Ils sont sur la trace du démon

Mais son âme et ses veines
Sa chair et sa jeunesse
À l’amant qui l’entraîne
Dans les ténèbres de Vlad Tepes
De Vlad Tepes
De Vlad Tepes
De Vlad Tepes
De Vlad Tepes
(Voyez-moi)
De Vlad Tepes
(Voyez-moi maintenant)
De Vlad Tepes
(Voyez-moi)
De Vlad Tepes
(Voyez-moi maintenant)

(Voyez-moi)
Vlad l’empaleur
(Voyez-moi maintenant)
Drakul
(Voyez-moi)
Vlad le saigneur
(Voyez-moi maintenant)
Drakul
(Voyez-moi)
L’ordre sacré du Dragon
Drakul
(Voyez-moi)
Nosferatu

4/ Welcome

Welcome welcome
You’re in USA
À 14 ans la chaise électrique
Ou les délices d’une agonie chimique
Welcome welcome
You’re in USA

Prononcez vos sentences
Et nettoyez vos consciences
Dans vos couloirs trop blancs
La peur est irréelle
Je voudrais qu’on appelle
Mes frères mes parents

Arrondissez les angles
Et serrez bien les sangles
Les chiens les liens qui mordent
Qui déchirent les poignets
La bête est ligotée
Tout va rentrer dans l’ordre

Welcome welcome
You’re in USA
À 14 ans la chaise électrique
Ou les délices d’une agonie chimique
Welcome welcome
You’re in USA
Bienvenue les enfants chez l’Oncle Sam
Bienvenue vous serez sous le charme
Welcome welcome
You’re in USA

Ils disent ne craignez rien
Vous ne sentirez rien
Bien sûr mes anges gardiens
Bien sûr la mort est douce
Le passage sans secousse
Et le soleil si loin

Ils disent ne craignez rien
Tout se passera bien
Bien sûr mes beaux messieurs
La technique est parfaite
Je renie tous vos prêtres
Et vos bibles et vos cieux

Welcome welcome
You’re in USA
À 14 ans la chaise électrique
Ou les délices d’une agonie chimique
Welcome welcome
You’re in USA
Bienvenue les enfants chez l’Oncle Sam
Bienvenue vous serez sous le charme
Welcome welcome
You’re in USA

Au Far West Dieu couvre les bavures
La barbarie en paillettes et en strass
On se lève tous pour the human rights
Sous le ciel la statue a vraiment fière allure

Vous serez sous le charme
Bienvenue les enfants chez l’Ogre Sam
Vous serez sous le charme

Welcome welcome
You’re in USA
À 14 ans la chaise électrique
Welcome welcome
You’re in USA
Ou les délices d’une agonie chimique
Welcome welcome
You’re in USA
Bienvenue les enfants chez l’Ogre Sam
Bienvenue chez l’Ogre Sam
Vous serez sous le charme
Bienvenue les enfants chez l’Ogre Sam

5/ Demain les chiens

Dans les ruines en seul rempart
Un sommeil au goût bizarre
Ambulances et fumées noires
Des bombes éclatent au hasard

Tes yeux trop fixes à présent
Se noient dans un brouillard blanc
Des éclats de plomb dans tes flancs
Brûlent ta chair et ton sang

Demain
Demain les chiens
Le bruit des bottes un matin
Demain
Demain les chiens
Demain
Demain les chiens

Fusils couchés sur les toits
La milice dicte sa loi
Marchons insolents et froids
Vers le tout dernier combat

Demain
Demain les chiens
Le bruit des bottes un matin
Demain
Demain les chiens
Demain
Demain les chiens

Les champs sont couverts de cendre
Le vent efface nos pas
Nos chants résonnent sous les cendres
Des frères qui ne reviendront pas
Nos chants résonnent sous les cendres
Des frères qui ne reviendront pas

Demain
Demain les chiens
Le bruit des bottes un matin
Demain
Demain les chiens
Demain
Demain les chiens

6/ 17 jours

17
17 jours sans sourire
17 jours sans sentir
Tes bras se refermer

Réveille tes anciens rêves
Et revis nos dérives
Je briserai ce silence
Ces carreaux de ciel blanc

Tout deviendra si facile
Tout deviendra si facile
J’annonce les nouveaux départs
Suis-moi il n’est pas si tard
Rejoins nos nouveaux territoires

17
17 jours sans sourire
17 jours sans entendre
Ta voix

Goutte à goutte un dégoût
Des univers de verre
Dans les vapeurs d’éther
Envers et contre toi

Tout deviendra si facile
Tout deviendra si facile
J’annonce les nouveaux départs
Suis-moi il n’est pas si tard
Rejoins nos nouveaux territoires

J’annonce les nouveaux départs
Suis-moi il n’est pas si tard
Rejoins nos nouveaux territoires
(Bis)

17 jours sans retour

7/ Mes Fidèles

        Jim Jones Jim Jones
Nous n’attendons que toi
Prêts pour le grand voyage
        Jim Jones Jim Jones
Indique-nous la voie
sanctifie le breuvage
        Jim Jones Jim Jones

        Waco Texas
Ils menacent à nos portes
Et pointent leurs fusils
        Waco Texas
Ils ne pourront qu’éteindre
Un céleste incendie
       Waco Texas

Entrez dans le jeu
Suivez-moi mes fidèles
Entrez dans le feu
Pour un morceau de ciel
Entrez dans le jeu
Aimez-moi mes fidèles
Entrez dans le feu
Pour un morceau de ciel
Choisissez les flammes
Les balles ou le poison
Offrez à votre âme
La purification

        Hale-Bopp scintille
Couchons-nous en silence
Dans le vaisseau spatial
        Hale-Bopp scintille
Heaven’s Gate ouvre-toi
Nous avons le signal
        Hale-Bopp scintille

        Cap sur Sirius
Notre temple est solaire
Immolons-y nos corps
        Cap sur Sirius
Notre mission s’achève
Dans un coin du Vercors
       Cap sur Sirius

Entrez dans le jeu
Suivez-moi mes fidèles
Entrez dans le feu
Pour un morceau de ciel
Entrez dans le jeu
Aimez-moi mes fidèles
Entrez dans le feu
Pour un morceau de ciel
Choisissez les flammes
Les balles ou le poison
Offrez à votre âme
La purification

Ma voix
Ma foi
Ma loi

         Voilà ma loi
Des richesses terrestres
Je soulage les cœurs lourds
         Ma voix ma foi
Je gouverne la détresse
En mystifiant l’amour
         Voilà ma loi
Je singe le gourou blanc
Qui règne au Vatican
        Ma voix ma foi
Je singe le gourou blanc
Qui règne au Vatican
        Voilà ma loi

8/ Cap sur Utopia

Les drapeaux sont tombés
Couvrant les poings dressés
Dans les gorges épuisées
Leurs cris se sont brisés

Ils leur ont dit venez
Ici tout va changer
Ils leur ont dit venez
Ici tout est parfait
Ici tout est parfait
Ici tout est parfait
Ici tout est parfait

Allez cap sur Utopia
Allez cap sur Utopia
Surtout pour ne pas en rester là
Non pour ne pas céder
Allez cap sur Utopia

Arrogants ils riaient
Des héros désuets
Pleins d’espoir ils crachaient
Sur les statues couchées

Ils leur ont dit venez
Ici tout est doré
Ils leur ont dit venez
Ici tout est parfait
Ici tout est parfait
Ici tout est parfait
Ici tout est parfait

Allez cap sur Utopia
Allez cap sur Utopia
Surtout pour ne pas en rester là
Non pour ne pas céder

Ici tout est parfait
Ici tout est parfait
(Bis)

Allez cap sur Utopia
Allez cap sur Utopia
Surtout pour ne pas en rester là
Non pour ne pas crever
Cap sur Utopia

9/ Divine machine

J’aime une machine
        (Divine machine)
Une machine aux yeux verts
J’aime une machine
        (Divine machine)
Aux frémissements pervers

Elle me murmure
        (Divine machine)
De sa voix synthétique
Approche-toi
        (Divine machine)
Avance jusqu’au déclic

Alors je me réveille
Et ma belle machine s’est enfuie
Chaque fois c’est pareil
J’entends son rire qui me poursuit

J’aime une machine
        (Divine machine)
Aux doux frissons d’acier
J’aime une machine
        (Divine machine)
Celluloïd ambré

Elle rit elle bouge
        (Divine machine)
Soupire à l’infini
Essaie dit-elle
        (Divine machine)
Plus rien n’est interdit

Alors je me réveille
Et ma belle machine s’est enfuie
Chaque fois c’est pareil
J’entends son rire qui me poursuit

Je lui promets
        (Divine machine)
Qu’un jour je resterai
        (Divine machine)
Je lui promets
        (Divine machine)
De ne plus m’éveiller

Elle rit encore
        (Divine machine)
En posant lentement
        (Divine machine)
Sur mes lèvres
        (Divine machine)
Un index de velours blanc

Alors je me réveille
Et ma belle machine s’est enfuie
Chaque fois c’est pareil
J’entends son rire qui me poursuit

Alors je me réveille
Et ma belle machine s’est enfuie
Chaque fois c’est pareil
J’entends son rire qui me poursuit

10/ L’Impatience

Et Rose pose sa nuque
En vent de cheveux bleus
Sur le ventre de Sam
Là près du tatouage
        Nous
Brisés de chaleur
        Nous
Déployons nos gorges
Riant dans les mirages
Seulement pour s’alléger
Un flacon vide
Éclate en bas sur les rochers

Dans les brumes au mescal
Sam accomplit le rite
Cherche encore sous la neige
Les châteaux oubliés
        Nous
Grisés de mystères
        Nous
Éreintons nos cœurs
Épiant les souterrains
Bousculant les ruelles
Blanche se coupe les lèvres
La glace était trop belle

Et si l’impatience nous guette
Nous serons hors-la-loi
Des crimes fabuleux plein la tête
L’arrogance nous fera rois

Rose ajuste ses gants
Et remonte son col
L’écorce du grand chêne
En sillons sur la joue
        Nous
Le geste incertain
        Nous
Défions le sommeil
L’aube éclaircit les ruines
Blanche reste immobile
Pour conjurer le temps
Cela suffira-t-il

Et si l’impatience nous guette
Nous serons hors-la-loi
Des crimes fabuleux plein la tête
L’arrogance nous fera rois

        Nous
Brisés de chaleur
        Nous
Déployons nos gorges
        Nous
Grisés de mystères
        Nous
Éreintons nos cœurs

Et si l’impatience nous guette
Nous serons hors-la-loi

        Nous
Le geste incertain
        Nous
Défions le sommeil
        Nous
Éreintant nos gorges
        Nous
Déployons nos cœurs

Et Blanche pose sa nuque
En vent de cheveux bleus
Sur l’épaule de Rose
Là près du tatouage
Dans les forêts l’hiver
Jouant les jeux sacrés
Dans les vapeurs des plages
Inventant les envies
Nos violences nous maintiennent
Encore un peu en vie

Et si l’impatience nous guette
Nous serons hors-la-loi
Des crimes fabuleux plein la tête
L’arrogance nous fera rois
Nous fera rois
Nous fera rois
Nous fera rois
Nous fera rois

Et si l’impatience nous guette
Nous serons hors-la-loi
Des crimes fabuleux plein la tête
L’arrogance nous fera rois

11/ Décadent

Il est temps
D’être décadent
Il est temps
D’être décadent

Vos doigts paraissent assez pressés
Ne vous excusez pas ma chère
La chair est exquise aussi dans l’excès
Et j’ai l’intention de me laisser faire

Le matin découvre nos corps
Noyés de soies et de dentelles
Ma main sur la peau si lascive encore
Je vous préférais un peu plus rebelle

Il est temps
D’être décadent
Il est temps
D’être décadent

Apportez les vins les plus rares
Nous boirons jusqu’à la démence
Jusqu’à la nausée jusqu’au désespoir
Les âmes guérissent avec l’insolence

Il est temps
D’être décadent
Il est temps
D’être décadent

Assez de morale à présent
        (Il est temps)
Assez de censeurs bien-pensants
        (Il est temps)
Assez de ces mauvais plaisants
        (Il est temps)
Il est temps d’être décadent
Il est temps d’être décadent

Décadent décadent décadent
Il est temps

12/ Comme avant

Une tache de pluie sur un imperméable
        (Je te regarde)
Des cendriers pleins qui traînent sur la table
        (Je te regarde)

Les jeux moins violents
Les mots plus faciles
Il n’y a plus de mystère
Que reste-t-il
J’essaie de te voir

Les jours et les années sont truqués
Noyés dans un piège de fumée
On essaie de faire comme avant
Mais le cœur n’y est plus vraiment

Les photos jaunissent comme les souvenirs
        (Est-ce que tu me parles)
Ces miroirs figés qui ne veulent rien dire
        (Est-ce que tu me parles)

Et ces maudits silences
Tous ces faux-semblants
Les heures qui assassinent
Si doucement
Je ne comprends plus

Il y a longtemps on y croyait
Mais les rêves se sont essoufflés
On essaie de faire comme avant
Mais le cœur n’y est plus vraiment
Comme avant
Comme avant
On essaie de faire comme avant

Les jours et les années sont truqués
Noyés dans un piège de fumée
On essaie de faire comme avant
Mais le cœur n’y est plus vraiment
Il y a longtemps on y croyait
Mais les rêves se sont essoufflés
On essaie de faire comme avant
Mais le cœur n’y est plus vraiment
Comme avant
Comme avant
On essaie de faire comme avant
Comme avant
Comme avant

13/ Coupables

44 avant notre ère
César qui s’écroule sur les marches du sénat
        (Oui c’était nous)

29 sur le Golgotha
Le vacarme infernal des marteaux romains
        (Oui c’était nous)

Et tous les crimes
Les crimes à venir
Les cataclysmes
C’est toujours nous

Tapis dans l’ombre de l’histoire
Nous sommes coupables
Nous frappons sans cesse au hasard
Nous sommes coupables
Dans l’allégresse et sans remords
Nous sommes coupables
Dans l’allégresse et sans remords

1431
Les espoirs de Jeanne d’Arc qui s’envolent en fumée
        (Oui c’était nous)

1610
Le poignard qui ne tremble pas dans la main de Ravaillac
        (Oui c’était nous)

Et tous les crimes
Les crimes à venir
Les hécatombes
C’est toujours nous

Tapis dans l’ombre de l’histoire
Nous sommes coupables
Nous frappons sans cesse au hasard
Nous sommes coupables
Dans l’allégresse et sans remords
Nous sommes coupables
Dans l’allégresse et sans remords

Nous les intemporels barbares
Nous perpétuerons vos cauchemars
Intemporels
Calmes et cruels

1914 sur le sol de Sarajevo
Des morceaux d’archiduc
        (Oui c’était nous)

1963 à Dallas
Une limousine qui se tache de sang
(Oui c’était nous)

Et tous les crimes
Les crimes à venir
Les hécatombes
C’est toujours nous

Tapis dans l’ombre de l’histoire
Nous sommes coupables
Nous frappons sans cesse au hasard
Nous sommes coupables
Dans l’allégresse et sans remords
Nous sommes coupables
Dans l’allégresse et sans remords

14/ Lorsque les corps

Un fourreau de cuir fauve
À ses doigts des pierres mauves
Ses paroles traversent la fumée
Elle prétend que cet endroit lui plaît

Dans d’étranges cocktails
Deux visages irréels
Sur la soie d’un vieux sofa violet
Elle me dit qu’elle n’a rien oublié

Avance encore
Les songes renaissent
Avance encore
Rien ne presse

Lorsque les corps
Se souviennent
Tu dictes les conditions
De ta complète reddition
Lorsque les corps
Se surprennent

Les lumières se déplacent
Tous les repères s’effacent
Au fond d’un sofa de soie usée
Elle dit que tout peut recommencer

Quand l’alcool se mélange
À l’insolence des hanches
Brisons les miroirs en suspension
Les gestes ne sont plus sous tension

Avance encore
Les songes renaissent
Avance encore
Rien ne presse

Lorsque les corps
Se souviennent
Tu dictes les conditions
De ta complète reddition
Lorsque les corps
Se surprennent

Avance encore
Les songes renaissent
Avance encore
Tu y es presque

Lorsque les corps
Se souviennent
Tu dictes les conditions
De ta complète reddition
Lorsque les corps
Se surprennent

15/ À jamais

Si tout se froisse
Au bout du compte
Si tout s’efface
En bout de course
Debout dans le soleil
Du bout des lèvres
Pouvons-nous nous souvenir
Des mots magiques

Essaie d’imaginer
Ce qui n’existera jamais
À jamais à jamais
Ce que nous devons regretter

Sous les silences
Dans les mains blanches
Les faux-semblants
Les fausses romances
Dégoulinent de chaleur
Avons-nous peur
De ces ciels de paraffine
Ces rêves à l’envers

Essaie d’imaginer
Ce qui n’existera jamais
À jamais à jamais
Ce que nous devons regretter

Se laisser glisser
Se sentir passer
Ça paraît si facile
Et la porte est fragile

Essaie de ne pas me rater
Moi j’essaierai de ne pas te rater
Sur le sol nos sangs scellés
Seront à jamais apaisés

Restons allongés
Restons
Allongés

16/ Forcer la légende

Ils diront que tu étais beau
Et que tu étais le plus grand
Ils couvriront ton corps de fleurs
De larmes et de fleurs ton corps froid

Dans leur nuit ils te peindront d’or
Mais jamais ils ne comprendront
Jamais ils ne comprendront rien
Aux précipices des demi-dieux

Il va falloir forcer la légende
Tu dois mourir jeune
Ils vont te descendre

Ils diront que tu étais beau
Et que tu étais le plus grand
Ils voudront rêver le vertige
La folie de tes derniers cris

Ton nom vibrera sur les murs
Mais jamais ils ne comprendront
Jamais ils ne comprendront rien
Aux songes amers des demi-dieux

Il va falloir forcer la légende
Tu dois mourir jeune
Ils vont te descendre

Il va falloir forcer la légende
Tu dois mourir jeune
Ils vont te descendre
Il va falloir forcer la légende
Ils ne t’auront pas
Je vais te descendre

Forcer la légende
Forcer la légende

17/ Missionnaire

L’équateur comme un cercle noir
        (Missionnaire)
La jungle étouffe et se resserre
(Missionnaire)
Sur tes mains glissent des cafards
        (Missionnaire)
Et des ombres sous tes paupières

La fièvre fait bouger tes lèvres
Ils te regardent crever
En faisant la fête

Ceux que tu appelais tes frères
        (Missionnaire)
Qui dansent en transes étranges et fières
        (Missionnaire)
Ne comprennent pas tes prières
        (Missionnaire)
Ils n’ont pas la peau assez claire

La fièvre fait bouger tes lèvres
Ils te regardent crever
En faisant la fête

L’air sur les joues comme un linceul
        (Missionnaire)
Qu’il est dangereux d’être seul
        (Missionnaire)
Lorsque les sorts et la magie
        (Missionnaire)
Se dressent contre un crucifix

La fièvre fait bouger tes lèvres
Ils te regardent crever
En faisant la fête
Le vin de palme leur tourne la tête
Ils te regardent crever
En faisant la fête

Un évangile
Sous des auréoles de sueur
Les anges défilent
Et si lentement vient la peur

Ils dansent trop vite
Ils dansent trop vite
Ils dansent trop vite
La nuit arrive trop vite
La fièvre fait bouger tes lèvres
Ils te regardent crever
En faisant la fête

Ne défie pas les dieux païens
        (Missionnaire)
La forêt conserve ses proies
        (Missionnaire)
Et les sorciers se foutent bien
        (Missionnaire)
Des corps inutiles sur les croix

La fièvre fait bouger tes lèvres
Ils te regardent crever
En faisant la fête
Le vin de palme leur tourne la tête
Ils te regardent crever
En faisant la fête
En faisant la fête

18/ Voyeur

Je veux vous voler
Je veux vous voler
Je veux vous voler
Vos intimités

Je veux vous voler
Je veux vous voler
Je veux vous voler
Vos plaisirs secrets

Aux aguets des étoffes qui glissent
Attentif aux peaux qui frémissent
Je veux vous voler

Voyeur
J’ai l’œil affûté du
Voyeur
La fièvre infinie du
Voyeur
(Bis)

Je veux vous voler
Je veux vous voler
Je veux vous voler
Vos charmes discrets

Je veux vous voler
Je veux vous voler
Je veux vous voler
Vos festins privés

Inquisiteur des alcôves obscures
Collectionneur des trous de serrures
Je veux vous voler

Voyeur
J’ai l’œil affûté du
Voyeur
La fièvre infinie du
Voyeur
(Bis)

Aux aguets des étoffes qui glissent
Attentif aux peaux qui frémissent
Je veux vous voler

Voyeur
J’ai l’œil affûté du
Voyeur
La fièvre infinie du
Voyeur
(Bis)

(Voyeur)
Inviterez-vous le voyeur
(Voyeur)
L’ardent pillard de vos pudeurs
(Voyeur)
De vos émois le ripailleur
(Voyeur)
Ne veut-il que vous voir d’ailleurs

19/ Une plage

Une plage et quelques bouteilles
Nous vidons nos verres au soleil
Nous lançons nos verres dans le vent
Les chemises trempées d’océan

Une plage les âmes fusionnent
Nous irons rouler sur la côte
Nous irons insulter le ciel
Soûls de musique et immortels
Nous irons insulter le ciel
Soûls de musique et immortels

Puisque le temps nous appartient
Il faut nous laisser faire enfin
Puisque le temps nous appartient
Nous appartient

Une plage et quelques bouteilles
Nous vidons nos verres au soleil
Nous lançons nos verres dans le vent
Les chemises trempées d’océan

Une plage écrasée de lune
Nous nous écroulons sur la dune
Nous sommes fous à tour de rôle
Fusillés de rires et d’alcool
Nous sommes fous à tour de rôle
Fusillés de rires et d’alcool

Puisque le temps nous appartient
Ouvrons nos plus violents festins
Puisque le temps nous appartient
Puisque le temps nous appartient
Nous appartient

20/ Dans ces familles

Dans les cocktails vous séduisez
Par la grâce d’un pedigree
Voiliers pin-up et casinos
Pour les seigneurs rien n’est trop beau
Voiliers pin-up et casinos
Pour les seigneurs rien n’est trop beau

Jusqu’à vos allures de pur-sang
Qui sont le sceau de votre rang
Je déteste tout ce que vous êtes

Dans ces familles
Il faut avoir avoir l’air
Avoir l’air de l’air de son père
Dans ces familles
On se butine on se lutine
De grands-oncles en jeunes cousines

Tous les arts vous sont transparents
C’est le privilège du sang
Vous affichez la charité
Qui fait votre moralité
Vous affichez la charité
Qui fait votre moralité

Et de baptême en mariage
Vous attendez l’héritage
Je déteste tout ce que vous êtes

Dans ces familles
Il faut avoir avoir l’air
Avoir l’air de l’air de son père
Dans ces familles
On se butine on se lutine
De grands-oncles en jeunes cousines

Et de baptême en mariage
Vous attendez l’héritage
Je déteste tout ce que vous êtes

Dans ces familles
Il faut avoir avoir l’air
Avoir l’air de l’air de son père
Dans ces familles
On se butine on se lutine
De grands-oncles en jeunes cousines

Dans ces familles
Dans ces familles