Né en 1928 à Amiens (quartier Saint-Roch), Pierre Garnier est déjà germaniste en herbe quand la guerre éclate. Ses attaches familiales communistes en font un Européen avant la lettre. Il connaît les ruines à Amiens puis en Allemagne où il est dans le premier contingent étudiant invité dans le cadre de la réconciliation des peuples.
Après un passage à Paris où il a fréquenté le cercle d’Aragon et le cercle des poètes de l’école de Rochefort (qu’il préfère), il retourne à Amiens en 51 avec sa jeune femme Ilse qui lui donne une fille, Violette, et participe activement à l’aventure spatialiste qui se décline sur 20 années fondatrices.
Les villes en miettes favorisent l’envol et c’est l’essor du spatialisme simultanément et partout dès les années 60. Pierre et IIse entrent très vite en contact avec des poètes du monde entier.
La langue nourrie des terroirs se manifeste parallèlement, c’est d’abord Lysohorski qui revendique le walaque et Pierre, suivant son exemple, va faire un retour aux origines avec le picard.
En 74, c’est l’achat du presbytère de Saisseval – le « rocher ». En pierres blanches comme le château de Piquigny. Le spatialisme peut faire ses tours autour de ce rocher comme les
mouettes, les pigeons… Les compagnons de route sont André Silvaire l’éditeur, Julien Blaine, Henri Chopin, Bernard Heidsieck.
La terre picarde se prête à ces voyages, par ses pionniers, ses croisés, ses Jacques, ses Jules, ses invasions, ses sillons, ses nuages, ses ciels, ses cathédrales… Depuis qu’il a appris à lire, Pierre n’a jamais cessé de nommer tout ce qu’il voit, tout ce qui compte, pour lui, pour nous, pour le monde.
Devant le foisonnement de ses œuvres éditées à l’étranger, et de ce fait peu accessibles au lecteur français, son éditrice Cécile Odartchenko a entrepris parallèlement à l’édition de ses recueils récents, l’édition d’une anthologie et de ses œuvres complètes aux éditions des Vanneaux.

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