« Je vois deux façons de créer une distance critique avec les modèles qui régissent notre quotidien. Leur imposer un nouveau discours pour les contredire ou suivre leur logique et la faire s´emballer jusqu´à l´absurde. » Claude Closky (artiste).
Hormis l´absurde qui n´est pas exploité, Nathalie André, misant plutôt sur l´ironie, semble suivre l´idée de son aîné par un jeu narratif de construction (les séries) et de déconstruction (les phrases découpées dans la presse). Mais la ressemblance s´arrête là. Produits de consommation abandonnés à même le sol, mauvaises herbes, « gens » photographiés de loin ou pas en entier… sont mis en scène comme une cohorte d´invisibles et de silencieux. S´ajoute le choix de petits formats, tant pour les photographies que pour les objets collectés et enserrés dans des pochettes, qui oblige à s´approcher… comme si tout était chuchoté. Mais la parole est là. Elle s´impose par la réarticulation du sens, par le recyclage des phrases publicitaires et médiatiques et par le procédé de l´accumulation ou de la fragmentation. Et ces mouvements finissent par parasiter le langage de la communication et de la consommation qui se retourne contre lui-même, laissant émerger le mensonge, les contradictions, les faux-semblants…

Née en 1968, Nathalie André vit et travaille à Bordeaux comme responsable de publication pour les éditions Le bleu du ciel. Après des études d´histoire de l´art à l´université de Bordeaux, elle a travaillé comme journaliste-pigiste pour plusieurs revues et journaux
et notamment pour Le Festin. Elle a publié aux éditions de La Lauze, en 2005, un ouvrage, Du noir à l´or, avec Françoise Perret (restauratrice d´œuvres d´art). Elle expose depuis 2005.

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