Créateur franco-chilien protéiforme, aux expériences teintées de surréalisme, « Jodo » est un artiste manifestement adepte du rêve éveillé. Il est aussi doué pour le scénario de bande dessinée (l’incontournable série L’Incal co-réalisée avec le dessinateur Mœbius), qu’expert dans la mise en images de westerns à forte connotation métaphysique, où s’entremêlent avec une énergie salvatrice le sexe et la violence (El Topo en 1970, La Montagne sacrée en 1973, etc.). Le cinéaste-poète signe, avec Poesía Sin Fin, le film présenté à Expoésie, un récit d’apprentissage sexuel et textuel singulier, tout autant qu’une chronique d’une force émotionnelle prodigieuse, dans laquelle s’inscrivent autodérision, nostalgie et art divinatoire. Un chant d’amour paroxystique à souhait. Dédié à la vie, tout simplement.