A la fin 1986, pour exister artistiquement de manière conjointe, Jean Marc Baude et Nelly Gérouard fondent Dépanne Machine. Le choix d’un label anonyme relativise la notion d’auteur au profit du groupe et agit comme marque ou logo calqué sur les Sociétés de Service et de Production. Le terme générique Dépanne Machine se conçoit comme s’appliquant non seulement à la fabriqueuse d’objets mais s’étend aussi à des systèmes plus complexes de machinations tendant à transformer une énergie, une information. Leur travail s’est d’abord organisé autour de la fontaine. Dès 1987 ils ont réalisé, à partir d’un support vidéo, pour le Centre d’art Contemporain d’Hérouville-Saint-Clair leur première fontaine. Si des chaises sont fréquemment incluses dans leurs installations, c’est que la chaise a d’abord constitué pour eux le deuxième axe de travail. Quant à la boîte noire, objet de mémoire, elle constitue un troisième axe de recherche. Il s’est d’abord agi d’entreprendre avec d’autres artistes (BEN-HUBAUT-ORLAN-GILARDI-BLAINE) un projet consistant à réaliser des unités de mémoires, éléments d’une colonne conceptuelle. Chaque artiste invité intervenait dans la boîte pour laquelle fut réalisée une vidéo : c’est “l’art en transit”. Cette colonne fut objet d’exposition à la galerie Lara Vincy en 1996 et au Centre d’Art Contemporain de Quimper en 1997.
Conjointement à ces trois axes, Dépanne Machine développe un travail de vidéaste pour lequel il reçoit par exemple en 1989 le prix de l’œuvre remarquable au festival Mondial de Tokyo, mais aussi un travail sonore et un travail scénographique. En 2007, c’est la création d’un événement dans la ville de Dives-sur-Mer autour du corps nomade et d’un événement plastique et poétique au festival Expoésie à Périgueux avec « expoésition ».